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Bref historique

Le syndicat des médecins de la Martinique naît le 30 août 1903 soit seulement 2 ans après la promulgation de la grande loi du 1er juillet 1901 fondatrice de la liberté d’association.

Trois grandes périodes marquent la vie de notre organisation et parallèlement celle du corps médical de la Martinique au cours du 20e siècle et au seuil du 21e siècle.

 

 

De 1903 à 1948

 C’est le temps de la haute fonction sociale du médecin et de son syndicat. La sécurité sociale n’existe pas. Les patients organisent eux-mêmes leur assurance maladie par le billet de banque conservé en lieu sûr « pou si courri vini » et par la création de « tontines » (mutuelles avant la lettre). Face à cette situation, le médecin fait le serment devant ses maîtres qu’il ne recevra pas d’honoraires de l’indigent, règle scrupuleusement observée.
Pour les patients dotés de revenus normaux, le syndicat des médecins élabore le tarif des actes  médicaux qui est rigoureusement respecté par ses membres.

Le syndicat des Médecins de la Martinique a dès lors son histoire propre : ses élections, ses fonctions, ses actions, mais il plonge aussi ses racines dans l’histoire de notre pays.

 

- 24 mai 1925 Charles ZIZINE conseiller général et Louis Des ETAGES conseiller général, maire de Rivière Salée sont abattus à Ducos par le gendarme ROUQUETTE, à l’instigation du gouverneur de la Colonie Henry RICHARD, lequel tente de maquiller cet assassinat en acte de légitime défense. Ce haut fonctionnaire vole ainsi au secours de l’usine qui se sent menacée par la montée en puissance des idées socialistes.

C’est en effet le temps d’un grand débat entre les élites européennes autour des idées de Karl MARX et de Jules GUESDE. Lénine vient de mourir en 1924 ; l’historique congrès de Tours de 1920 consacre la scission du mouvement ouvrier Français en SFIO (Section Française de l’Internationale Ouvrière) et  Parti Communiste Français. Joseph LAGROSILIERE homme politique Martiniquais de grand talent, relaie ces idées socialistes dans son pays, et Des ETAGES et ZIZINE sont ses amis politiques.

Le syndicat des médecins est alors présidé par Maurice SAINT-CYR, chirurgien à l’hôpital Civil. Le second personnage du bureau du syndicat est Ernest MAGALLON-GRAINEAU lui-même conseiller général. Celui-ci en raison de ses compétences est désigné par le parquet pour pratiquer l’autopsie des deux victimes.

Très vite il annihile la thèse selon laquelle l’un des deux hommes armé d’un révolver aurait tiré sur le gendarme, puisqu’ils ont été atteints par la même balle de mousqueton et que l’orifice d’entrée était la région dorsale.

Face au double assassinat commandité par le représentant de l’état, Ernest MAGALLON- GRAINEAU se sent délié de son obligation de réserve, et dénonce, non pas en catimini mais, publiquement dans un discours prononcé sur la tombe de ZIZINE et Des ETAGES. Il est alors « rayé du tableau du personnel de l’Assistance Publique de la colonie par décision du gouverneur en date du 19 juin 1925 ».

 

- Deux ans après, le 18 juin 1927, Ernest MAGALLON GRAINEAU est élu Président du Syndicat des Médecins de la Martinique. Il est réélu  le 4 février 1928, le 1er avril 1931 et le 3 février 1934.

 

- Quadruple hommage de la profession et de son syndicat à la probité professionnelle, au sens de l’honneur et de la justice, courageusement affirmés par ce confrère.

 

 Le syndicat des Médecins de la Martinique dans son histoire se montre également sensible à la culture.

Daniel THALY, médecin et poète néo-romantique Martiniquais, ayant choisi la Dominique comme lieu de résidence en raison de la sage préservation de la nature dans cette île, est déclaré membre d’honneur du syndicat lors de l’assemblée générale du 18 juin 1927.

 


De 1948 à 1960

La sécurité sociale se met en place, couvre le risque maladie des salariés tandis que la DASS prend en charge les économiquement faibles par l’intermédiaire  de l’AMG (Assistance Médicale Gratuite).


De 1960 à  2012 : Le temps de la médecine conventionnelle


Le plein emploi de l’après-guerre arrive à sa fin. Le déficit des comptes sociaux de la nation apparaît. Les caisses d’assurance maladie proposent aux syndicats de médecins qui acceptent dans leur majorité une convention nationale, sorte de contrat d’exercice médical organisant en principe un échange d’avantages réciproques.
En réalité, les prétendus partenaires sociaux pendant ce demi-siècle, manifestent une constante déloyauté, diminuant par toutes sortes de stratagèmes le pouvoir d’achat des actes médicaux.

Au cours de cette période, l’activité du syndicat est marquée par de grandes actions :

- Adhésion à la CSMF et batailles conventionnelles en général tous les quatre ans.

- Rupture d’avec la CSMF en raison de divergences sur les options conventionnelles.

- Enfin, statut de syndicat associé à la confédération pour garder la représentativité dans les instances de suivi des conventions.

- Long conflit judiciaire de 1970 à 1990 contre la CARMF assumé par trois présidents successifs : Félix AMAR, Victor JOACHIM, Charles SAINT AIME motivé par l’adage « à cotisations égales, avantages inégaux ». Un compromis comportant amnistie suggéré et négocié par Maître Camille DARSIERES, l’avocat du syndicat met fin à ce lourd contentieux.

- Création avec les confrères de la grande région caraïbe de la « Fédération des syndicats Médicaux des Antilles et de la Guyane ».

- Infiltration progressive et réussie du Conseil Départemental de l’Ordre des Médecins, de telle sorte que soit réalisée l’unité de doctrine propre à renforcer l’autorité de la profession.

- Opposition à la création du CHU (Guadeloupe, Martinique) et ce, dans l’intérêt des étudiants et de la médecine de notre région. Nos prévisions s’avèreront justes aujourd’hui, puisque cette UFR de Médecine est encore  tronquée et que nos étudiants éprouvent de grandes difficultés à intégrer les CHU de Métropole pour leur évolution.

- A l’initiative du syndicat des médecins, mise en place, entre 1983 et 1986, de la convention collective des employés des cabinets médicaux. La négociation est menée à bien entre une délégation de notre syndicat conduite par Docteur Victor JOACHIM et une délégation de la CGTM à laquelle venaient de s’affilier les employés et conduite par Monsieur Philibert DUFEAL, premier secrétaire de la centrale.

 

Dans cette première approche historique, il convient de citer les noms des présidents connus qui se sont dévoués à cette vénérable maison en commençant par le plus ancien : Maurice SAINT-CYR, Ernest MAGALLON-GRAINEAU, Désir PIERRE-FRANCOIS, Félix AMAR, Victor JOACHIM, Charles SAINT-AIME, Raymond DORAIL et quelques personnalités marquantes qui ont occupé le poste de secrétaire général : Ernest PETIT, René LEGENDRI, Emile ELANA, Paul-Emile BAPTE…

D’autres combats et non des moindres sont à mener dans l’immédiat pour faire face à ce que l’on pourrait appeler : « Le temps de la honte du pouvoir central ».

Le relais a été passé à la jeune équipe en place.

 

Docteur Victor JOACHIM

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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